La fête des allumoirs
On attendait la fin de la ducasse de Mouvaux, le dernier lundi de septembre, pour donner le départ des réjouissances à Roubaix et Tourcoing. Ce n’était pas rien, la fête des allumoirs d’autrefois. Une sorte de kermesse où chacun prenait son plaisir. Les fabriques chômaient trois jours et jusqu’à une semaine entière. Le grand moment c’était le cortège à la nuit venue. Les enfants se servaient de pots de terre cuite ou bien creusaient des betteraves et des citrouilles. Ils plaçaient dedans du « carbon de fau », c’est-à-dire des braises de bois de saule qu’ils saupoudraient de grains d’encens. Au moment où le cortège se mettait en route, on allumait la braise de ces sortes de lanternes appelées des « énonces » ou des « cafotins ». Les gamins et les gamines balançaient les « énonces » au bout d’une corde pour entretenir le feu et parfumer leur passage. Ils chantaient à qui mieux mieux : « Vive les allumoirs Pour ouvrer du soir Vive les cafotins Pour ouvrer du matin ». Dans les deux villes ...