Le picard et le ch'ti
Qu'est-ce que le picard ?
C'est une langue d'oïl qui est issue comme le français, de la langue romane, et donc du bas latin : le picard n'est donc pas, comme on pourrait le penser une déformation du français. Cette langue est encore parlée dans les régions Nord-Pas-de-Calais (sauf l'arrondissement de Dunkerque) et Picardie (moins la frange Sud), et en Belgique dans la Province du Hainaut jusqu'à La Louvière.
Le bas latin est le latin parlé ou écrit après la chute de l'empire romain et durant le Moyen Age. A partir du VIe siècle, la séparation entre le latin écrit et le latin parlé s'accéléra. Au IXe siècle, la distinction est effective et cela a donné naissance à deux langues :
* Le latin ecclésiastique qui était une forme altérée du latin classique
* Le roman qui était issu du latin populaire
A partir du IXe siècle, on décèle une ligne de démarcation linguistique correspondant au tracé de la Loire et séparant la langue d'oïl, au nord, de la langue d'oc, au sud.
La langue d'oc rassemble les différents dialectes du sud : le provençal, le languedocien, le gascon, le limousin, l'auvergnat, le dauphinois et le savoisien.
La langue d'oïl rassemble les différents dialectes du nord : le normand à l'ouest, le picard et le wallon au nord, le champenois, le lorrain et le bourguignon à l'est, et le francien (dialecte de l'Île-de-France).
Qu'est-ce que le Ch'ti ?
Le mot "chti " ou "chtimi ", a été inventé durant la Première Guerre Mondiale par des "poilus" qui n'étaient pas de la région, et qui désignaient ainsi leurs camarades qui étaient originaires du Nord-Pas-de-Calais. Ce mot a été créé à partir des mots "ch'est ti, ch'est mi" (c'est toi, c'est moi).
Les Ch'ti sont les habitants de la région Nord-Pas-de-Calais, et le Ch'ti est le patois parlé par ces derniers.
Le Ch'ti, c'est quasiment du picard, c'est une sorte de patois de la langue picarde. D'une ville à l'autre, des différences de prononciation existent et des mots sont totalement différents : c'est donc très difficile d'établir un glossaire.
Quelques mots et expressions
De nombreux mots patois sont très proches du français mais un grand nombre de mots lui sont totalement spécifiques, principalement des mots du jargon minier.
Voici quelques expressions typiques du Nord :
Mi à quatre heures, j'archine eune bonne tartine.
Moi à quatre heures, je mange une bonne tartine.
Quind un Ch'ti mi i'est'à l'agonie, savez vous bin che qui li rind la vie ? I bot un d'mi. (Les Capenoules)
Quand un Nordiste est à l'agonie, savez-vous ce qui lui rend la vie ? Il boit une bière.
Chuque : sucre, bonbon
Pindant l'briquet un galibot composot, assis sur un bos,
L'air d'eune musique qu'i sifflotot
Ch'étot tellemint bin fabriqué, qu'les mineurs lâchant leurs briquets
Comminssotent à's'mette à'l'danser (Edmond Tanière - La polka du mineur)
Pendant le casse-croûte un jeune mineur composa, assis sur un bout de bois
L'air d'une musique qu'il sifflota
C'était tellement bien fait que les mineurs lâchant leurs casse-croûte
Commencèrent à le danser.
Brayou : pleurnichard , braire : pleurer.
I'n'faut pas qu'ches glaines is cantent pus fort que'ch'co.
Il ne faut pas que les poules chantent plus fort que le coq. (remarque : cette maxime ne parle pas vraiment des gallinacés, poules et coq étant mis ici pour parler des femmes et des hommes)
Moqueu d'gins : railleur, persifleur (qui se moque des gens)
Ramaseu d'sous: personne âpre au gain
Wassingue: serpillère
C'est une langue d'oïl qui est issue comme le français, de la langue romane, et donc du bas latin : le picard n'est donc pas, comme on pourrait le penser une déformation du français. Cette langue est encore parlée dans les régions Nord-Pas-de-Calais (sauf l'arrondissement de Dunkerque) et Picardie (moins la frange Sud), et en Belgique dans la Province du Hainaut jusqu'à La Louvière.
Le bas latin est le latin parlé ou écrit après la chute de l'empire romain et durant le Moyen Age. A partir du VIe siècle, la séparation entre le latin écrit et le latin parlé s'accéléra. Au IXe siècle, la distinction est effective et cela a donné naissance à deux langues :
* Le latin ecclésiastique qui était une forme altérée du latin classique
* Le roman qui était issu du latin populaire
A partir du IXe siècle, on décèle une ligne de démarcation linguistique correspondant au tracé de la Loire et séparant la langue d'oïl, au nord, de la langue d'oc, au sud.
La langue d'oc rassemble les différents dialectes du sud : le provençal, le languedocien, le gascon, le limousin, l'auvergnat, le dauphinois et le savoisien.
La langue d'oïl rassemble les différents dialectes du nord : le normand à l'ouest, le picard et le wallon au nord, le champenois, le lorrain et le bourguignon à l'est, et le francien (dialecte de l'Île-de-France).
Qu'est-ce que le Ch'ti ?
Le mot "chti " ou "chtimi ", a été inventé durant la Première Guerre Mondiale par des "poilus" qui n'étaient pas de la région, et qui désignaient ainsi leurs camarades qui étaient originaires du Nord-Pas-de-Calais. Ce mot a été créé à partir des mots "ch'est ti, ch'est mi" (c'est toi, c'est moi).
Les Ch'ti sont les habitants de la région Nord-Pas-de-Calais, et le Ch'ti est le patois parlé par ces derniers.
Le Ch'ti, c'est quasiment du picard, c'est une sorte de patois de la langue picarde. D'une ville à l'autre, des différences de prononciation existent et des mots sont totalement différents : c'est donc très difficile d'établir un glossaire.
Quelques mots et expressions
De nombreux mots patois sont très proches du français mais un grand nombre de mots lui sont totalement spécifiques, principalement des mots du jargon minier.
Voici quelques expressions typiques du Nord :
Mi à quatre heures, j'archine eune bonne tartine.
Moi à quatre heures, je mange une bonne tartine.
Quind un Ch'ti mi i'est'à l'agonie, savez vous bin che qui li rind la vie ? I bot un d'mi. (Les Capenoules)
Quand un Nordiste est à l'agonie, savez-vous ce qui lui rend la vie ? Il boit une bière.
Chuque : sucre, bonbon
Pindant l'briquet un galibot composot, assis sur un bos,
L'air d'eune musique qu'i sifflotot
Ch'étot tellemint bin fabriqué, qu'les mineurs lâchant leurs briquets
Comminssotent à's'mette à'l'danser (Edmond Tanière - La polka du mineur)
Pendant le casse-croûte un jeune mineur composa, assis sur un bout de bois
L'air d'une musique qu'il sifflota
C'était tellement bien fait que les mineurs lâchant leurs casse-croûte
Commencèrent à le danser.
Brayou : pleurnichard , braire : pleurer.
I'n'faut pas qu'ches glaines is cantent pus fort que'ch'co.
Il ne faut pas que les poules chantent plus fort que le coq. (remarque : cette maxime ne parle pas vraiment des gallinacés, poules et coq étant mis ici pour parler des femmes et des hommes)
Moqueu d'gins : railleur, persifleur (qui se moque des gens)
Ramaseu d'sous: personne âpre au gain
Wassingue: serpillère
Commentaires
"Les Ch'ti sont les habitants de la région Nord-Pas-de-Calais, et le Ch'ti est le patois parlé par ces derniers."
Pour la première partie, je suis d'accord...
Pour la seconde, étant originaire de la région dunkerquoise, je ne me considère pas comme un ch'ti bien que je revendique et ne renie pas mes origines. C'est peut-être un sentiment personnel mais, pour moi, je suis flamand et non ch'ti... C'est peut-être simplement une méconnaissance de mon Histoire...
En tout cas, merci Julia pour ton Blog, je vais en faire la pub !
Bonjour,
Je suis moi-même originaire de Dunkerque et effectivement, les dunkerquois sont à part... ils ne parlent pas le ch'ti mais le dunkerquois... et donc on peut considérer qu'ils ne sont pas ch'tis ! Merci pour cette précision.
Par contre, on peut être flamand ET ch'ti, les lillois le sont ;-)
http://leblagdescapenoules.over-blog.com
J'en viens à mon petit commentaire sur le chti qui n'est pas "une sorte de patois de la langue picarde", car sinon on se perdrait dans les méandres d'un patois de patois. Chaque patois a sa raison d'être et il n'y a pas de hiérarchie. Le chti est plus vivant que le picard de Picardie et il dérive du vieux français qu'on parlait en Artois... Et l'Artois n'a jamais été picard, n'en déplaise aux linguistes qui voudraient réunir ce que l'histoire n'a jamais réuni.
C'est pourquoi je respecte aussi le point de vue des flamands qui se sentent flamands et non chtis. Même si l'histoire a souvent réuni la Flandre et l'Artois, il y a bien lieu de distinguer deux communautés culturelles.
A parler de patois, on pourrait penser que le flamand de France est un patois du néerlandais. Mais si c'est pour dire qu'il n'y a de bon que le néerlandais, il faut se raviser. Que les flamands de France qui parlent flamand parlent leur langue, leur dialecte, leur patois, peu importe le nom. Un patois n'est pas la déformation d'une langue, comme on l'a si souvent dit et écrit.
Un patois trouve ses racines dans un territoire et il y est aussi légitime que la langue officielle. Mais qu'on ne vienne pas y rajouter de la confusion.
Tout ceci me fait penser aux joutes fratricides entre les différentes langues d'oc, du fait que certains linguistes et autres intellectuels souhaitent les réunir. Et le débat fait rage dans le sud... Alors épargnons-nous les questions sur la légitimité, les groupes et les sous-groupes. Et méfions-nous des intellectuels qui nous feraient manger notre chapeau :)